En 1920, dans une Russie toujours déchirée par la guerre civile entre les Bolcheviques et les Blancs, l’auteur, brillant ingénieur géologue polonais au service de la Russie tsariste, va être arrêté par un détachement de l’Armée rouge voulant le fusiller. Pour sauver sa vie, il décide de traverser à pied la Sibérie, la Mongolie et le Tibet pour atteindre l’Inde anglaise; ce périple lui fait traverser une nature hostile, à cheval et bien armé avec des compagnons de voyage tout aussi menacés. Son récit n’est pas une simple histoire de fuite et de survie: il rend hommage à la beauté âpre de l’Asie. Après de nombreuses péripéties – comme la débâcle de l’Iénisséi: les énormes blocs de glace qui partent à la dérive dans des claquements assourdissants entraînent derrière eux les cadavres encore frais des innombrables victimes de l’automne précédent – qui le conduise à Pékin, après une tentative manquée pour s’échapper par le Tibet. Grand amateur de mystères, Ferdinand Ossendowski donne enfin une dimension ésotérique à son odyssée lorsqu’il évoque ses expériences chamaniques et sa révélation du mythe du Roi du monde: en Mongolie, il rencontre ainsi des personnage historiques, tel le Bouddha vivant, le « roi du monde », le Bogdo Khan, des chamans visionnaires, des lamas empoisonneurs, le baron von Ungern-Sternberg un monde de magie et de folie mystique… Remarquable notamment est l’évocation faite de l’Agarttha (sanctuaire souterrain caché sous la chaîne de l’Himalaya où officieraient les Maîtres du Monde): « Le roi du Monde apparaîtra devant tous les hommes quand le temps sera venu pour lui de conduire tous les bons dans la guerre contre les méchants; mais ce temps n’est pas encore venu. Les plus mauvais de l’humanité ne sont pas encore nés. »
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