La guerre de 1714-1718, entre l’Empire ottoman et la République de Venise, n’est réellement que la dernière phase d’une longue et âpre lutte entre les deux puissances régionales, pour le contrôle des espaces maritimes et insulaires, habités par des populations grecques. Cette lutte, commencée à la disparition de l’Empire romain d’Orient, se termina par l’expulsion définitive de Venise de ces espaces, entérinée par le traité de Passarowitz, en juillet 1718. De ces régions, qui incluaient Chypre, la Crète, le Péloponnèse et plusieurs îles de la mer Égée, Venise ne garda sous contrôle que les îles Ioniennes. L’étude décrit l’écroulement rapide, pendant l’été de 1715, de la présence vénitienne dans le Péloponnèse, suivi du siège de Corfou, en 1716, et de l’effort tardif, en 1717 et 1718, pour s’imposer dans l’Archipel. Pendant ce deuxième acte de la guerre, maintenant navale, le gouvernement vénitien essayait de protéger ses dernières possessions en mer Ionienne et, par extension, la mer Adriatique. Les hésitations et les craintes du haut commandement naval, pendant l’été de 1715, qui devait faire face à une flotte ottomane menée au combat par un corps d’officiers et un grand-amiral produits des grandes réformes de la fin du 17e siècle, ont été suivies d’un esprit combatif, tant sur mer que sur terre, sans doute aidé par les grands succès germaniques dans le nord, sans, quand même, influencer, au profit de Venise, l’issue de la guerre.
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