La baleine, l’animal le plus grand et le plus lourd de la Création, a toujours fasciné l’être humain. Spéculations et fantasmes ont été d’autant plus nombreux que voir une baleine vivante a longtemps été rare.
Son histoire est liée à celle de la mer, de la navigation et de la pêche. Mais elle est aussi en relation avec celle des savoirs et des classifications du monde animal. Chassée depuis le Néolithique, la baleine fut cependant mieux connue à partir du moment (au XVIIe siècle) où sa chasse quitta les côtes, les fjords, pour s’exercer en haute mer.
De la capture d’une baleine étaient tirés un grand nombre de produits alimentant un commerce fructueux. Une industrie baleinière vit progressivement le jour, mais elle devint si prédatrice qu’il fallut, au XXe siècle, limiter les prises et imposer des quotas.Entre-temps la symbolique de l’animal se modifia.
Longtemps ce fut un monstre redoutable, au service des forces du mal. La Bible et la mythologie en faisaient un instrument de dévoration et les bestiaires médiévaux, un attribut du Diable. La littérature moderne ne fut guère plus indulgente, soulignant sa cruauté: c’était l’ogre des océans, tel Moby-Dick, ce cachalot blanc et féroce dont Hermann Melville a raconté l’histoire.
Mais plus on avançait dans le temps, plus cette image s’atténua et s’inversa: le monstre marin fit peu à peu place à une créature plus attachante, sinon pitoyable, injustement victime de la cupidité et de la violence des hommes.
Aujourd’hui, cette sympathique baleine est devenue une des vedettes du livre pour enfants et l’image emblématique de la planète en péril.
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